Si vous avez des compléments, des données que vous souhaitez nous faire partager, n'hésitez pas nous serons ravis d'apprendre de nouveaux éléments, et peut être de les mettre en ligne

Photos de M. Beyssac

rue PASTOURELLE :

Cette rue doit son nom à Jean Pastourel, seigneur de Groslay qui siégeait au parlement de Paris en 1378. Il était propriétaire d'une maison dans cette voie.

La rue actuelle est formée par la réunion de l'ancienne rue Pastourelle et de la rue d'Anjou, ouverte en 1626 entre la rue des Archives et la rue vieille du Temple.

La section entre les rues des Archives et du Temple, créée lors de l'établissement de la Ville Neuve du Temple, fut baptisée en 1296 rue Groignet, mesureur des blés du Temple. En 1302 elle devint la rue Jean de saint Quentin, puis en 1331, Roger Pastourel y acquit une maison, donnant son nom à cette rue.

La rue Pastourelle dans sa partie de 1 à 20 s'appelait initialement la rue d’Anjou du Marais et ce jusqu’en 1877. Cette rue a été ouverte en 1626 pour relier la rue de Poitou à la rue des Archives actuelle.

8 rue PASTOURELLE : 

Au 8, Hôtel construit en 1656 à la demande du Comte Romain Dru de Mongelas, commissaire extraordinaire des guerres sous Louis XIV, pour sa fille.

Autre version : le 6 et le 8 rue Pastourelle furent la propriété en 1643 de Nicolas Bautru, comte de Nogent et maréchal de camp, achetées à un conseiller au Parlement.

Le 6 devint, en 1728, celle de Philippe de la Vieuville, grand audiencier de France, puis de Nicolas Lefêvre. IL fut vendu à la famille Bertin en 1740, qui le conserva jusqu'à la révolution. La porte est inscrite à l'inventaire des monuments historiques.

Le 8 fut cédée en 1696 à Mongelas, secrétaire du Roi.

Ses héritiers, les Hardy du Plessis, dont une fille épousa le lieutenant général de police Sartine, le conserveront jusqu’en 1779, date à laquelle il est acquis par Geneviève-Francoise Girard, veuve du négociant Loyer de Moussay.

La longue façade a été reprise début XIX en style néo classique. Ornée de refends, elle est décorée d’une corniche à denticules. La grande cour pavée est dénaturée au XIX par des bâtiments. Des escaliers du XVIII en fer forgé sont maintenus. Un passage a été percé dans le corps principal pour communiquer avec l’ancien jardin, transformé en en seconde cour. 

En 1866, l’entreprise Jumeau (poupées) s’installe dans cet ensemble. Cette entreprise était la plus importante fabrique parisienne de poupées, elle possédait une usine à Montreuil, et fabriquait les célèbres poupées incassables. Elle obtint une médaille d’or en 1878 à l’exposition universelle.

En 1899, elle s’associa à 9 autres fabricants de jouets pour créer la SFBJ -Société Française de fabrication de Bébés et Jouets- qui arrêta ses activités en 1957.

En 1953, les batiments comprenant le 6 rue de Beauce et le 8 rue Pastourelle sont acquis par les Laboratoires du docteur E. Bouchara (24/12/1953) pour 29 millions de francs à Jean Danloux Dumesnils et mme Chaunac-Lanzac. Registre des hypothèques le 26/01/1954 avec le volume N°2268N°29

A partir de cette date, les laboratoires pharmaceutiques BOUCHARA  s’installent et modifient encore ce lieu ; notamment en construisant des verrières dans les cours. Ces verrières, construites par Eiffel, seront démontées lors de la rénovation de l’immeuble en 1998. Dans cet immeuble seront produits les célèbres produits du Dr Bouchara, le Néo-Codion et le Biphédrine, jusqu'en 1989, faisant de cet entreprise le dernier laboratoire pharmaceutique du Marais. (réf : Labeÿ Robert, le Marais, quartier parisien riche en souvenirs historiques pharmaceutiques, in revue d'histoire de la pharmacie).

L'entreprise démarra avec 7 personnes et devint rapiudement florissante avec de nombreux batiments dans la rue de Beauce, le "Nautic" (devenu les logements en face de la porte du 6 rue Beauce), l'atelier de menuiserie de Bouchara dirigé par M. Hérissier (créateur de la porte de l'escalier B, qui restera toute sa carrière au 8 rue apstourelle) sur droite en sortant rue Beauce, puis en continuant une entreprise de Maçonnerie. La pharmacie de l'angle Beauce / Bretagne était également propriété de Bouchara, qui avait ses bureaux à droire de la pharamacie. Un atelier de tests des médicaments était situé au dessus de cette pharmacie.

Au 8 rue Pastourelle durant cette période, des logements étaient loués, escalier A et escalier B principalement.

Des logements étaient également comme maintenant situés en haut des 107 marches de l'escalier C (sans ascenseur). aucune porte ne fermait le hall de l'escalier C, la courette était occupée par une verriere et un batiment de conditionnement.

Au 6 rue Beauce, le service commercial, le service communication et publicité. A noter que le le 6 Beauce communiqué avec le 8 Pastourelle dans les étages.

Les voitures, se garaient dans la cour Beauce, notamment une Opel Commodore, des Peugeot 304, 404, 504.

Au dessous du 6 Beauce, deux niveaux de cave, aujoud'hui remplacées par des parkings.

Au 13/15 Pastourelle, également propriété des laboratoires d'Emile Bouchara, des suppositoires, des comprimés étaient produits

Le laboratoire sera racheté par Recordati en 2000 formant l'entreprise Bouchara-Recordati. L'unité industrielle est parti en Sologne à partir de la moitié des années 1980.

 Dans les années 90, cet immeuble sera un squat. 

En 1997, cet ensemble 6 rue de Beauce et 8 rue Pastourelle sera acquis par les sociétés Galia et Beauce éveloppement.

L’ensemble rénové en 1997-1998 a été rendu à l’habitation.

Une nouvelle rénovation en 2018 redonne un bel aspect à cet ensemble, dont la cour est classé comme "intérêt majeur". Le ravalement extérieur a démarré en septembre 2017 pour finir en juin 2018. L'année suivante, les intérieurs ont également été rénovés.

A noter à l’angle avec la rue de Beauce, ancien nom de rue gravé. Le nombre 14 mentionne le 14ème quartier de Paris entre 1702 et 1790.

Au 11 Pastourelle, un escalier d’honneur intéressant au fond de la cour.

 L’hôtel dit de Mongelas se situe 62 rue des Archives (Annexe du Musée de la Chasse) construit en 1705. Situé à l'emplacement de l'actuel n° 62 de la rue des Archives. Construit en 1632, acquis en 1703 par Romain Dru, comte de Mongelas, qui le fit reconstruire par Hardouin-Mansart pour le revendre au conseiller du roi Michel Olivier en 1709. En 1766, propriété du marquis de La Vallière.